Kératite non ulcérative chez le chat
La kératite est le terme médical donné à l’inflammation de la cornée, la couche externe transparente de l’avant de l’œil. La kératite non ulcéreuse est toute inflammation de la cornée qui ne retient pas la coloration à la fluorescéine, un colorant utilisé pour identifier les ulcères de la cornée. Si la couche supérieure de la cornée a été endommagée (comme dans le cas d’un ulcère), le colorant pénètre dans les couches inférieures de la cornée et provoque une coloration temporaire qui brille sous une lumière ultraviolette ; dans le cas d’une kératite non ulcéreuse, la couche supérieure de la cornée n’est pas endommagée, de sorte que le colorant ne pénètre pas dans les couches inférieures de la cornée.
L’inflammation superficielle à long terme de la cornée peut survenir à tout âge, mais le risque est plus élevé entre quatre et sept ans. La kératite non ulcéreuse peut prendre différentes formes. Il peut s’agir d’une inflammation touchant la zone où la cornée (partie claire de l’œil) et la sclérotique (partie blanche de l’œil) se rejoignent, et caractérisée par la présence de nodules. Une autre forme est une affection dans laquelle une partie du tissu cornéen meurt, laissant une lésion pigmentée et une accumulation de liquide. Ces formes peuvent survenir à tout âge, mais la dernière forme est plus répandue chez les races perse, siamoise, birmane et himalayenne. Il n’y a pas de base génétique prouvée chez les chats à ce jour. Cependant, on a constaté que la situation géographique jouait un certain rôle, car les animaux vivant à des altitudes plus élevées semblent présenter un risque accru.
L’herpèsvirus chez le chat peut affecter des chats de tous âges et peut entraîner une inflammation de la cornée. Cette forme se caractérise par la présence d’un type de globules blancs appelé éosinophile (affection connue sous le nom de kératite éosinophile) et se traduit par la mort d’une partie du tissu cornéen, laissant une lésion pigmentée et une accumulation de liquide dans l’œil. Cette affection peut se produire à tout âge, sauf chez les nouveau-nés.
Symptômes et types
- Herpèsvirus (non ulcératif ; touche la couche médiane épaisse et claire de la cornée)
- Peut concerner un ou les deux yeux
- Se produit souvent avec une ulcération
- Accumulation de liquide dans la cornée
- Infiltrations et empiètement des vaisseaux sanguins dans le tissu cornéen
- Cicatrice – peut menacer la vision, si la cicatrice est grave.
- Inflammation de la cornée, caractérisée par la présence d’un type de globules blancs appelé éosinophile.
- Ne concerne généralement qu’un seul œil
- Apparaît sous la forme d’une plaque cornéenne blanche, rose ou grise à surface rugueuse.
- Peut retenir la coloration à la fluorescéine sur le bord de la lésion.
- Affection dans laquelle une partie du tissu cornéen meurt, laissant une lésion pigmentée et une accumulation de liquide.
- Ne concerne généralement qu’un seul œil, mais peut toucher les deux yeux.
- Apparaît sous forme de plaques ovales ou circulaires de couleur ambre, brune ou noire près du centre de la cornée.
- Peut varier en taille et en profondeur de la cornée
- Les bords peuvent apparaître en relief en raison de l’accumulation de liquide dans la cornée.
- Tissu épaissi
- L’empiètement des vaisseaux sanguins sur le tissu cornéen est variable.
- Peut retenir la fluorescéine au bord de la lésion.
- Décoloration variable de la cornée
- Gêne oculaire variable
Causes
- Herpèsvirus – la kératite non ulcéreuse serait une réaction immunitaire à l’antigène de l’herpèsvirus plutôt qu’un effet réel de l’infection virale.
- Inflammation de la cornée, caractérisée par la présence d’un type de globule blanc, appelé éosinophile – la cause est inconnue mais peut être secondaire à une infection par un herpèsvirus.
- Affection dans laquelle une partie du tissu cornéen meurt, laissant une lésion pigmentée et une accumulation de liquide – cause inconnue, mais probablement due à une irritation cornéenne à long terme ou à un traumatisme antérieur.
Diagnostic :
Votre vétérinaire procédera à un examen physique et ophtalmologique complet de votre chat, en tenant compte de l’historique des symptômes et des incidents possibles qui ont pu conduire à cette affection. Des cultures de cellules seront effectuées pour déterminer s’il y a un excès de globules blancs (indiquant une réponse physique à une condition invasive) ou d’organismes présents dans la circulation sanguine. Une biopsie de la cornée peut également être effectuée, mais votre vétérinaire sera probablement en mesure de poser un diagnostic sans cela.
Traitement
Votre chat n’aura besoin d’être hospitalisé que s’il ne répond pas de manière adéquate à la thérapie médicale. Les soins ambulatoires sont généralement suffisants. La radiothérapie peut être prescrite en cas d’inflammation superficielle à long terme de la cornée. La radiothérapie et la cryothérapie (technique de congélation utilisée pour l’élimination des tissus malades) peuvent également être prescrites pour une inflammation caractérisée par la présence de pigments qui se déposent dans la cornée.
Si le diagnostic est une inflammation de la cornée caractérisée par la présence d’un type de globules blancs appelé éosinophile, une ablation chirurgicale de la surface de la cornée peut être effectuée à des fins de diagnostic. Cette intervention n’est généralement pas nécessaire car elle ne résout que temporairement les signes cliniques ; un traitement médical est préférable.
Si l’affection se manifeste par la mort d’une partie du tissu cornéen, laissant une lésion pigmentée et une accumulation de liquide, l’ablation chirurgicale de la surface de la cornée peut être curative, mais une récidive est possible ; la gêne oculaire est la principale indication de la chirurgie.
Il existe des médicaments que votre vétérinaire peut prescrire dans le cadre du traitement des différentes formes de cette affection, en fonction du diagnostic final.
Prévention
L’inflammation superficielle à long terme de la cornée est plus susceptible de se produire en haute altitude avec un ensoleillement intense.
Vie et gestion
Votre vétérinaire voudra procéder à des examens oculaires périodiques pour évaluer l’efficacité du traitement. Votre médecin établira un calendrier de suivi pour voir votre chat à intervalles d’une à deux semaines, en allongeant progressivement l’intervalle tant que votre chat reste en rémission, ou que les signes cliniques disparaissent. Dans les cas graves, votre chat peut présenter une gêne oculaire continue, certains défauts visuels, et dans certains cas, il peut même souffrir de cécité permanente.
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