Bloc auriculo-ventriculaire du second degré (type II de Mobitz) chez le chat
Le cœur d’un chat, comme celui des autres mammifères, est divisé en quatre chambres. Les deux chambres supérieures sont appelées les oreillettes (singulier : atrium) et les chambres inférieures sont appelées les ventricules. Le cœur possède un système de conduction électrique qui est responsable du contrôle de la fréquence cardiaque. Ce système de conduction électrique génère des impulsions électriques (ondes) qui se propagent dans la musculature du cœur, stimulant les muscles cardiaques pour qu’ils se contractent et poussent le sang dans les artères intérieures et dans le corps.
Deux nœuds (masses de tissus) présents dans le cœur jouent un rôle important dans ce système de conduction. Le nœud sinusal, ou nœud sino-atrial (SA), est un ensemble de cellules similaires situées dans l’oreillette droite, dont le but est de générer des impulsions électriques et de servir de stimulateur cardiaque. L’autre nœud est appelé nœud auriculo-ventriculaire (AV). Comme le nœud SA, il s’agit d’un ensemble de cellules similaires situées dans l’oreillette droite, près du ventricule. Le nœud AV reçoit des impulsions du nœud SA et, après un petit délai, dirige ces impulsions vers les ventricules. Ce délai permet à l’oreillette d’éjecter le sang dans le ventricule avant que les muscles ventriculaires ne se contractent. Le nœud AV peut également prendre la place du nœud SA en tant que stimulateur cardiaque, si le nœud SA est affecté par une pathologie cardiaque.
Le bloc AV du second degré chez le chat est une maladie dans laquelle le système de conduction électrique mentionné ci-dessus se dérègle, car certaines impulsions ne sont pas transmises des oreillettes aux ventricules, ce qui nuit à la contraction et aux fonctions de pompage des muscles cardiaques. Le bloc AV est rare chez les chats en bonne santé mais peut être constaté chez les chats âgés.
Symptômes et types
Certains chats restent asymptomatiques tandis que d’autres peuvent présenter les symptômes suivants :
- Faiblesse
- Léthargie
- Effondrement soudain
- Syncope (évanouissement)
En cas d’intoxication à la digoxine (un médicament utilisé pour traiter de nombreuses maladies cardiaques), un animal peut présenter les symptômes suivants :
- Vomissements
- Mauvais appétit
- Diarrhée
- Symptômes liés à la maladie sous-jacente
Causes
- Implication de maladies non cardiaques
- Changements dégénératifs liés à l’âge dans le système de conduction cardiaque.
- Effets secondaires des médicaments (par exemple, la digoxine, un médicament utilisé pour traiter de nombreuses maladies cardiaques)
- Néoplasie cardiaque
- Infections impliquant le cœur (par exemple, bactériennes, virales, parasitaires)
- Cardiomyopathie (maladie du muscle cardiaque)
- Traumatisme
Diagnostic
Vous devrez fournir un historique complet de la santé de votre chat, de l’apparition des symptômes et des incidents qui ont pu précéder cette affection. Un historique des maladies ou des traitements antérieurs est important dans ce cas. Après avoir effectué un examen physique complet, votre vétérinaire mesurera la pression artérielle de votre chat pour vérifier l’absence d’hypertension (pression artérielle élevée) liée à une maladie cardiaque. Les tests de laboratoire comprennent l’hémogramme complet standard, le profil biochimique et l’analyse d’urine. Ces tests sont importants pour le diagnostic de ce problème car certaines modifications biochimiques peuvent prédisposer votre chat au bloc AV. Par exemple, si une toxicité à la digoxine est suspectée, le taux de digoxine sera mesuré dans le sérum de votre chat. Des tests plus spécifiques peuvent être effectués pour évaluer la présence d’une maladie infectieuse ou d’un parasitisme. L’hémoculture et les tests de sensibilité permettront de mettre en évidence un type d’organisme impliqué dans l’infection et sa sensibilité à divers antibiotiques.
D’autres outils de diagnostic importants pour l’évaluation des paramètres structurels et fonctionnels du cœur comprennent l’électrocardiographie (ECG) et l’échocardiographie pour mesurer les impulsions électriques du cœur.
Traitement
Cette maladie ne fait pas l’objet d’un traitement agressif chez le chat. Si la fréquence cardiaque est maintenue à un niveau permettant au coeur de pomper une quantité de sang adéquate pour les fonctions corporelles normales, aucun traitement ne sera généralement nécessaire. Si une maladie sous-jacente est responsable du bloc AV, votre vétérinaire la traitera en conséquence.
Vie et gestion
Aucun soin infirmier particulier n’est nécessaire pour ces patients. Si les symptômes persistent, un repos strict de la cage est souvent recommandé. Votre vétérinaire peut également recommander un régime spécial pour votre chat s’il existe une maladie sous-jacente nécessitant des restrictions alimentaires. Il convient de noter que si une cause sous-jacente est à l’origine du bloc AV, elle devra être traitée pour que le problème soit résolu. Vous devrez discuter avec votre vétérinaire des différentes options disponibles pour le traitement.
Dans les cas persistants, les médicaments ne sont pas suffisants pour traiter ce problème à long terme. Dans ce cas, un vétérinaire peut suggérer la mise en place d’un stimulateur cardiaque permanent (petit appareil placé sous la peau du thorax [chest] pour aider à contrôler un rythme cardiaque anormal) pour une gestion à long terme. Vous devrez peut-être consulter fréquemment votre vétérinaire pour évaluer l’état de santé cardiaque actuel de votre chat et son évolution, car ce problème peut entraîner d’autres complications graves s’il n’est pas suivi régulièrement.
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