Hypercapnie chez le chien
L’hypercapnie est caractérisée par une augmentation de la pression partielle du dioxyde de carbone dans le sang artériel. Le dioxyde de carbone est un élément normal de l’atmosphère et un composant normal de la composition chimique du corps des mammifères. Le dioxyde de carbone est le produit final du métabolisme cellulaire aérobie (fonction des cellules qui ont besoin d’oxygène pour fonctionner). Il est considéré comme le principal moteur de la respiration, par la stimulation des chimiorécepteurs centraux dans le bulbe rachidien (la partie inférieure du tronc cérébral). Il est transporté dans le sang sous trois formes : 65 % sous forme de bicarbonate, 30 % lié à l’hémoglobine et 5 % dissous dans le plasma.
En tant que composant naturel de l’atmosphère et de l’air inhalé, le dioxyde de carbone est constamment ajouté et retiré des cellules d’air dans les poumons. La quantité normale de dixide de carbone dans le sang artériel est de 35-45 mm Hg (une unité de pression mesurable). Toutefois, un excès de dioxyde de carbone dans la circulation sanguine peut entraîner un état anormal, provoquant des symptômes allant des étourdissements aux convulsions. S’il n’est pas traité, un état d’hypercapnie peut conduire à la mort.
L’hypercapnie est synonyme d’hypoventilation, ou d’inhalation insuffisante d’air frais. Elle est généralement le résultat d’une hypoventilation alvéolaire, c’est-à-dire d’une incapacité des alvéoles pulmonaires à absorber des quantités adéquates d’oxygène pur. Elle peut également être liée à une maladie pulmonaire ou à des conditions environnementales qui entraînent une augmentation du taux de dioxyde de carbone dans l’air respirable. Toutes les races, tous les âges et tous les sexes de chiens peuvent être affectés par ce trouble.
Symptômes
Comme le cerveau est principalement touché par cette maladie, les signes du système nerveux sont nombreux. Les autres symptômes comprennent :
- Schéma respiratoire anormal
- Faiblesse
- Une affection grave peut entraîner un ralentissement du rythme cardiaque et de la respiration.
- Obstruction des voies aériennes supérieures
- Maladie du parenchyme pulmonaire (cellules internes des poumons)
- Hypoventilation due à une faiblesse musculaire ou à une neuropathie
- Excès de liquide abdominal
Causes
Hypoventilation résultant d’une diminution de la ventilation alvéolaire ; peut être le résultat de l’une des causes suivantes :
- Anesthésie
- Paralysie musculaire
- Obstruction des voies aériennes supérieures
- Air ou liquide dans l’espace pleural
- Restriction des mouvements de la cage thoracique (poitrine)
- Hernie diaphragmatique (trou dans le diaphragme, permettant à n’importe quel organe abdominal de pénétrer dans la cage thoracique par ce trou, ce qui perturbe souvent la respiration).
- Maladie du parenchyme pulmonaire (maladie du tissu pulmonaire)
- Maladie du système nerveux central
- Administration de bicarbonate de sodium (utilisé dans certains aliments et médicaments, en particulier certains médicaments utilisés pour traiter l’acidose), qui se dissocie en dioxyde de carbone lorsque la ventilation est insuffisante.
Elle peut également se produire spontanément chez les patients lors de l’inhalation d’une anesthésie ou en raison d’une augmentation du dioxyde de carbone inhalé, comme cela se produit lors de la réinhalation de gaz qui avaient été expirés. Cependant, la cause la plus fréquente est l’épuisement de l’absorbant de dioxyde de carbone dans l’appareil d’anesthésie.
Diagnostic
Comme il existe plusieurs causes possibles pour cette affection, votre vétérinaire aura probablement recours au diagnostic différentiel. Ce processus est guidé par un examen plus approfondi des symptômes apparents, excluant chacune des causes les plus courantes jusqu’à ce que le trouble correct soit déterminé et puisse être traité de manière appropriée. Si votre chien est conscient, le médecin vérifiera la présence d’une hyperthermie (température corporelle trop élevée), d’une hypoxémie (manque d’oxygène) et d’un traumatisme crânien. Si votre chien n’est pas conscient, surtout s’il est anesthésié, votre vétérinaire vérifiera la présence d’une hypoxémie.
Si aucun de ces troubles n’est à l’origine des symptômes, votre vétérinaire effectuera une endoscopie des voies aériennes supérieures afin d’exclure une masse laryngée ou une paralysie du larynx (muscles de la gorge).
Traitement
Le traitement définitif consiste à traiter la cause primaire, à interrompre l’anesthésie par inhalation ou à assurer une ventilation adéquate pendant l’anesthésie. Votre vétérinaire commencera par assurer une ventilation adéquate dans les cellules d’air des poumons. Si votre chien est anesthésié, votre médecin effectuera la ventilation manuellement ou mécaniquement à l’aide d’un ventilateur d’anesthésie.
Les chiens non anesthésiés atteints d’une maladie pulmonaire ou du système nerveux central sévère peuvent être traités par ventilation mécanique avec un ventilateur de soins intensifs, mais le chien peut avoir besoin d’une sédation lourde pour ce traitement. L’apport d’oxygène supplémentaire sera déterminé par la maladie primaire, car l’apport d’oxygène supplémentaire sans ventilation ne permet généralement pas de corriger l’hypercapnie.
Vie et gestion
Votre médecin évaluera l’efficacité du traitement de soutien (ventilation) et du traitement définitif. Cela devrait se traduire par une diminution de l’effort respiratoire. Les gaz du sang artériel seront évalués pour déterminer l’amélioration, et pour évaluer la capacité de votre chien à absorber des quantités adéquates d’oxygène libre selon les besoins.
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