juillet 9, 2021

Trouble nerveux affectant plusieurs nerfs chez le chien


Neuropathie périphérique (polyneuropathies) chez le chien

La polyneuropathie est un trouble nerveux qui affecte plusieurs nerfs périphériques. Contrairement au système nerveux central, qui est protégé par les vertèbres de la colonne vertébrale et l’os du crâne, les nerfs périphériques sont plus exposés aux éléments qui pénètrent dans le corps et entrent en contact avec lui, et sont donc plus sensibles aux lésions physiques et aux dommages toxiques. Ils sont répartis sur l’ensemble du corps et sont responsables des mouvements conscients et coordonnés (somatiques), des réponses physiques automatiques (autonomes) et des mouvements du système digestif (entériques).

La myéline, la matière lipidique blanche et grasse qui agit comme un manteau isolant (également appelé gaine) pour certaines fibres nerveuses, peut être perdue par un processus appelé démyélinisation, une condition qui entraîne la détérioration de la myéline, ce qui entraîne une perte des signaux électriques dans les nerfs et une altération de la fonction. Il peut aussi y avoir une dégénérescence axonale avec démyélinisation secondaire. La dégénérescence axonale se produit lorsque les fibres nerveuses se détériorent à l’intérieur de la gaine de myéline.

Symptômes et types

  • Troubles des nerfs moteurs et sensorimoteurs (mouvement automatique) :
    • Faiblesse ou paralysie des quatre jambes
    • Réflexes faibles, ou absence de réflexes (réponses physiques automatiques)
    • Faible ou absence de tonus musculaire
    • Détérioration musculaire (atrophie)
    • Secousses musculaires, tremblements
  • Troubles des nerfs sensoriels (récepteurs nerveux de la douleur/du plaisir) :
    • Désorientation spatiale (incapacité de juger l’espace autour de soi)
    • Faiblesse jusqu’à la perte de conscience
    • Pas de détérioration musculaire
    • Pas de tremblements musculaires
  • Glande thyroïde inactive
    • Paralysie du larynx
    • Paralysie de la gorge/œsophage, affecte la capacité à manger et à boire.
    • Paralysie faciale
    • Vertiges, instabilité
  • Dysfonctionnement du système nerveux autonome (non contrôlé par la conscience) :
    • Nez sec
    • Bouche sèche
    • Sécheresse des yeux – faible production de larmes
    • Rythme cardiaque lent
    • Absence de réflexe anal

Causes

  • Congénitale/héréditaire
    • Dysautonomie : fonctionnement anormal du système nerveux autonome, qui entraîne une production excessive de liquide corporel, une absence de réflexes et un manque de coordination.
  • Maladies immunitaires
  • Maladie métabolique
    • Hypothyroïdie (glande thyroïde insuffisamment active)
    • Une tumeur du pancréas, la glande qui produit l’insuline.
  • Infectieux
    • Parasite Neospora caninum — affecte les pattes arrière, éventuellement avec paralysie, détériore les muscles (atrophie), affaiblit le système immunitaire ; le parasite se transmet par la viande d’animaux infectés (c.-à-d. que le chien mange un animal qui a le parasite dans son corps), par contact avec des excréments d’animaux qui ont le parasite, habituellement les excréments d’un autre chien, ou avec de la terre qui contient encore des excréments infectés résiduels ; peut aussi être transmis d’un animal en gestation à son fœtus en développement par le placenta.
    • Paralysie du Coonhound (polyradiculonévrite) – affecte principalement les chiens de chasse qui ont été en contact avec des ratons laveurs porteurs de l’infection ; affecte les quatre pattes et les muscles qui contrôlent l’aboiement et la respiration.
  • Médicaments contre le cancer
  • Toxines
    • Thallium — utilisé dans le poison pour rongeurs
    • Organophosphates — utilisés dans les engrais et les pesticides
    • Tétrachlorure de carbone — utilisé dans les insecticides
    • Lindane — utilisé pour tuer les mauvaises herbes, les insectes et les poux

Diagnostic

Votre vétérinaire procédera à un examen physique complet de votre chien, en tenant compte des antécédents des symptômes et des incidents possibles qui ont pu précipiter cette affection. Un profil sanguin chimique, un hémogramme complet, un bilan électrolytique et une analyse d’urine seront utilisés pour confirmer ou exclure toute maladie sous-jacente. Votre vétérinaire peut également choisir d’effectuer des analyses sanguines supplémentaires et une ponction lombaire pour rechercher des troubles spécifiques.

Les radiographies du thorax et de l’abdomen peuvent être cruciales pour le diagnostic des polyneuropathies périphériques visibles. Les radiographies et les échographies peuvent aider à exclure (ou à confirmer) un cancer, mais l’outil de diagnostic le plus important pour identifier les neuropathies périphériques est l’électrophysiologie, qui consiste à mesurer le flux électrique des tissus et des cellules de l’organisme. L’analyse d’un échantillon de tissu (biopsie) prélevé dans les muscles ou les nerfs périphériques peut fournir des informations supplémentaires sur le processus pathologique dont souffre votre chien.

Traitement

Les animaux peuvent généralement être traités en ambulatoire. Cependant, les chiens atteints de polyradiculoneuropathies aiguës présentent une inflammation au niveau des racines des nerfs de la moelle épinière et risquent une insuffisance respiratoire. Ils doivent être hospitalisés en observation dans la phase précoce de la maladie pour éviter cela. Les chiens atteints de dysautonomie doivent être hospitalisés pour recevoir une thérapie liquidienne et/ou une alimentation administrée (parentérale).

Les chiens atteints d’hyperchylomicronémie, à l’inverse, peuvent se rétablir spontanément après deux à trois mois d’alimentation avec un régime pauvre en graisses. Les chiens chez qui un diabète sucré a été diagnostiqué doivent faire l’objet d’une surveillance étroite de leur glycémie et de leur régime alimentaire.

Un excellent traitement connexe pour les patients atteints de polyneuropathies périphériques est la physiothérapie, pour favoriser la restauration de la musculature et de la mémoire nerveuse affectées.

Vie et gestion

Il est important de comprendre que la cause de nombreuses polyneuropathies ne peut jamais être déterminée, et que le traitement de la cause primaire de la polyneuropathie peut ne pas guérir votre chien. Dans certains cas, les nerfs périphériques continueront à se détériorer, et la maladie de votre chien s’aggravera.

Les chiens qui ont été diagnostiqués avec des formes congénitales ou héréditaires de polyneuropathies ne doivent pas être élevés. En général, il est conseillé de stériliser un animal qui souffre de cette maladie pour éviter une reproduction accidentelle. Par exemple, les chiennes qui ont été infectées par le parasite Neospora ne doivent pas être accouplées, car l’un des modes de transmission du parasite est la transmission au fœtus par le placenta.

Les chiens qui ont développé une paralysie du coonhound (polyradiculonévrite) devront être protégés contre une exposition répétée aux ratons laveurs, car l’infection initiale ne confère pas d’immunité ultérieure contre cette maladie.

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