juillet 7, 2021

Adénovirus 1 chez le chien


Hépatite canine infectieuse chez le chien

L’hépatite infectieuse canine est une maladie virale causée par l’adénovirus canin CAV-1, un type de virus à ADN qui cause des infections des voies respiratoires supérieures. Ce virus cible les parties parenchymateuses (fonctionnelles) des organes, notamment le foie, les reins, les yeux et les cellules endothéliales (les cellules qui tapissent la surface intérieure des vaisseaux sanguins).

Le virus commence par se localiser dans les amygdales environ 4 à 8 jours après l’exposition au nez et à la bouche. Il se propage ensuite dans la circulation sanguine – un état connu sous le nom de virémie (dans la circulation sanguine) – et se localise dans les cellules de Kupffer (globules blancs spécialisés situés dans le foie) et l’endothélium du foie. Idéalement, ces globules blancs, appelés macrophages, défendent l’organisme contre les envahisseurs infectieux, mais certains virus ont la capacité de se servir des macrophages comme véhicules de réplication et de propagation. Le CAV-1 est l’un de ces virus, qui profite des cellules de Kupffer pour se répliquer et se propager, endommageant au passage les hépatocytes adjacents (cellules du foie qui interviennent dans la synthèse et le stockage des protéines, ainsi que dans la transformation des glucides). À ce stade de l’infection, le virus est excrété dans les selles et la salive, ce qui le rend infectieux pour les autres chiens.

Chez un chien en bonne santé ayant une réponse anticorps adéquate, les cellules virales éliminent les organes en 10 à 14 jours, mais restent localisées dans les reins, où le virus continue à être excrété dans l’urine pendant 6 à 9 mois.

Chez les chiens dont la réponse en anticorps neutralisants n’est que partielle, une hépatite chronique se produit. Cette affection grave entraîne souvent des lésions oculaires cytotoxiques dues à l’inflammation et à la mort des cellules de l’œil avec une inflammation de l’avant de l’œil (uvéite antérieure). Cette condition conduit à l’un des signes les plus visibles et classiques de l’hépatite infectieuse : « l’œil bleu de l’hépatite ».

Il n’existe aucune association entre la race, la génétique ou le sexe pour l’acquisition du virus CAV-1, mais on l’observe principalement chez les chiens âgés de moins d’un an.

Symptômes

Les symptômes dépendent du statut immunologique de l’hôte et du degré de lésion initiale des cellules (cytotoxiques) :

  • Le stade peraigu (très grave) se caractérise par de la fièvre, des signes du système nerveux central, un collapsus des vaisseaux sanguins, des troubles de la coagulation (CIVD) ; la mort survient fréquemment en quelques heures.
  • Le stade aigu (sévère) se caractérise par la fièvre, l’anorexie, la léthargie, les vomissements, la diarrhée, l’hypertrophie du foie, les douleurs abdominales, le liquide abdominal, l’inflammation des vaisseaux (vascularite), les points rouges, les ecchymoses sur la peau (pétéchies), la CIVD, le gonflement et l’hypertrophie des ganglions lymphatiques (lymphadénopathie) et, rarement, l’inflammation du cerveau (encéphalite non suppurée).
  • Une infection non compliquée présente les symptômes suivants : léthargie, anorexie, fièvre transitoire, amygdalite, vomissements, diarrhée, lymphadénopathie, augmentation du volume du foie, douleurs abdominales.
  • Au stade tardif de l’infection, 20 % des cas développent une inflammation oculaire et un gonflement de la cornée quatre à six jours après l’infection ; la guérison intervient souvent dans les 21 jours, mais peut évoluer vers un glaucome et une ulcération de la cornée.

Causes

  • Contact avec un adénovirus CAV-1 infectieux
  • Les chiens non vaccinés sont les plus à risque

Diagnostic

Vous devrez fournir un historique complet de l’état de santé de votre chien, de l’apparition des symptômes, des maladies antérieures et des incidents possibles qui ont pu conduire à cette affection. Le contact avec d’autres chiens, par exemple dans des chenils, ou la fréquence des contacts avec des matières fécales, par exemple dans des espaces ouverts où les chiens sont autorisés à déféquer, peuvent jouer un rôle dans l’acquisition de ce virus.

Votre vétérinaire procédera à un examen physique complet de votre chien, ainsi qu’à des analyses de laboratoire standard. Il effectuera un profil sanguin complet, y compris un profil sanguin chimique, une numération globulaire complète, une analyse d’urine et un bilan électrolytique. D’autres examens de laboratoire devront être effectués pour confirmer le diagnostic d’hépatite infectieuse, notamment des tests de coagulation pour vérifier la fonction de coagulation du sang, une sérologie pour la recherche d’anticorps contre le CAV-1, une isolation virale des cellules virales et une culture virale. Votre médecin vérifiera également la présence d’autres maladies courantes, notamment le parvovirus et la maladie de Carré.

Les techniques d’imagerie comprendront une radiographie abdominale pour rechercher une hypertrophie du foie (hépatomégalie) et une accumulation de liquide dans la cavité abdominale, ainsi qu’une échographie abdominale, qui peut donner une vue plus détaillée du foie et indiquer s’il est hypertrophié ou s’il souffre de nécrose (mort cellulaire). Cette dernière technique est particulièrement nécessaire en cas de gonflement abdominal, car la radiographie montrera une image moins détaillée si du liquide bloque la vue du foie, alors que l’échographie renverra des informations basées sur la profondeur de la fréquence de l’écho, en fonction de la structure des tissus. En d’autres termes, la mort cellulaire/tissulaire dans le foie donnera un écho réduit (hypoéchogène), et une accumulation importante de liquide dans l’abdomen ne donnera aucun écho (anéchogène).

Une biopsie du foie peut également être nécessaire pour établir un diagnostic définitif.

Traitement

Si l’infection est à un stade très précoce et n’est pas compliquée, le traitement peut être administré en ambulatoire. Cependant, le traitement est généralement administré en milieu hospitalier. Une fluidothérapie sera administrée pour les déséquilibres électrolytiques résultant des vomissements et de la diarrhée. Le potassium et le magnésium sont souvent très faibles et doivent être complétés immédiatement. Un traitement à base de composants sanguins sera administré en cas de coagulopathie (troubles de la capacité du sang à coaguler). En cas de CIVD manifeste, il faudra administrer des produits sanguins frais et de l’héparine de faible poids moléculaire pour stabiliser l’état de votre chien.

Le soutien nutritionnel consistera à donner de petits repas fréquents, selon la tolérance, à optimiser l’apport en azote et à nourrir le chien en fonction de ses besoins en protéines. La quantité de protéines dépendra entièrement de l’état individuel de votre chien, car certains chiens auront un taux élevé de protéines dans le corps et d’autres un taux faible. Une restriction protéique inappropriée peut nuire à la réparation et à la régénération des tissus. L’azote sera restreint si votre chien présente des signes évidents d’encéphalopathie hépatique (une anomalie neuropsychiatrique qui provoque une inflammation du cerveau et qui est liée à une insuffisance hépatique).

Une nutrition intraveineuse partielle sera administrée pendant cinq jours maximum, ou de préférence, une nutrition intraveineuse totale si l’alimentation orale n’est pas tolérée par le chien. Votre médecin prescrira des antibiotiques et/ou des réducteurs de liquide si nécessaire.

Vie et gestion

Le vétérinaire planifiera des visites de suivi pour surveiller l’état des fluides, des électrolytes, de l’acide-base et de la coagulation, et pour ajuster les mesures de soutien. Une insuffisance rénale soudaine devra également être surveillée. Votre chien devra recevoir un régime alimentaire hautement digestible pendant sa convalescence et disposer d’un endroit sûr pour se reposer et se remettre de la maladie. Limitez l’activité de votre chien pendant la période de rétablissement, ainsi que l’accès à d’autres animaux de compagnie. Soyez particulièrement attentif au nettoyage de votre chien, car le virus peut continuer à être excrété longtemps après la période de rétablissement.

La prévention de cette infection nécessite une vaccination par un virus vivant modifié contre cette maladie à l’âge de six à huit semaines. La vaccination initiale est suivie de deux rappels à trois ou quatre semaines d’intervalle jusqu’à ce que le chien atteigne l’âge de 16 semaines, et d’un rappel supplémentaire à un an. Il s’agit d’un vaccin très efficace.

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